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Série : 7th Heaven
Création : 16.12.2006 à 19h49
Auteur : pitchounet
Statut : Terminée
« je vous fais un parragraphe pour dire se que je veux :D fict libre ! » pitchounet
Cette fanfic compte déjà 52 paragraphes
Annie : Je ne vois rien d’étonnant à cela. Notre petite fille a toujours eu un faible pour lui et tous deux semblent s’être fortement rapprochés depuis quelques temps. Cette situation était à prévoir mais je ne pensais pas que cela arriverait si tôt.
Eric (surpris) : Elle avait le béguin pour lui ? Dire que je n’avais rien remarqué… Quel genre de père suis-je donc devenu ?
Annie (lui déposant un tendre baiser sur les lèvres) : Un très bon père… (elle lui adressa brusquement un sourire malicieux) Mais tu n’es pas sa mère…
Eric : Qu’est ce que je dois comprendre ?
Annie : Que seule une mère peut déceler ce genre de sentiment chez sa fille.
Eric (perplexe) : Je vois. Et pourquoi ne m’as-tu pas fait part de ces doutes ?
Annie (élevant la voix avec une pointe de désespoir) : Parce que je ne pensais pas que cela arriverait si tôt !
Eric : Mais je croyais qu’ils étaient seulement amis !
Annie : Ce genre d’amitié entre une fille et un garçon en pleine fleur de l’âge est rare, crois-moi. Ils étaient trop proches…
Eric : Alors qu’est ce que tu proposes ? Les éloigner ? Leur interdire de se voir ?
Annie : Non, certainement pas. Je sais que Ruthie est jeune et qu’elle restera toujours notre petite fille mais nous devons nous rendre à l’évidence : elle a grandi…
Eric : Mais elle n’a que 16 ans ! Sortir avec un garçon de 18 ans serait… (il ne trouvait pas les mots pour s’exprimer et capitula lorsque sa femme lui adressa un regard lourd de reproches)
Annie : Ce n’est pas n’importe quel garçon ! C’est Martin ! Il a vécu quasiment sous notre toit, nous le connaissons sur le bout des doigts, il pourrait presque être notre fils !
Eric : Justement, c’est ce qui me gêne. Leur relation semble presque incestueuse !
Annie : Tu ne crois pas que tu exagères ?
Eric (contrefaisant la moue et retroussant nez et lèvres) : Peut être un peu. (il se laissa finalement retomber sur une chaise en soupirant) Après tout, tu as sans doute raison. Nous avons autorisée notre fille à fréquenter ce fameux Vincent, alors pourquoi lui refuser de sortir avec Martin…
Le visage de madame Cambden se fendit en un large sourire : enfin elle retrouvait son mari en face d’elle. Même quand il s’agissait de sa famille, l’homme qu’elle avait épousé se montrait éternellement ouvert d’esprit et savait évoluer avec son temps. Il possédait en cela une qualité indéniable qu’elle appréciait de plus en plus au fil du temps.
Eric : Et puis, Martin s’est toujours montré très respectueux de toutes les filles qu’il a cottoyées…
Annie (continuant dans ce sens) : Et comme il nous connaît, il se montrera d’autant plus attentionné et attentif envers notre Ruthie.
Eric : Je m’en doute, mais je tiens tout de même à avoir une conversation avec lui, d’homme à homme, afin de m’assurer qu’il ne lui fera jamais de mal.
Annie : Ruthie doit déjà lui dire demain que nous souhaitons leur parler. Et le connaissant, je pense qu’il viendra lui-même te voir pour te démontrer qu’il tient à elle. Martin est un bon garçon et nous devons lui faire confiance.
Au petit matin, Ruthie sauta du lit d'excellente humeur. L'esprit encore empli de songes concernant Martin, elle remit sa couette en place, arrangea ses oreillers en les frappant durement et sortit de sa chambre afin de réveiller ses 2 petits frères. En passant auprès de l'escalier, elle entendit quelques bruits de vaisselle familiers et sourit : décidément tous les dimanche se ressemblaient mais celui-ci promettait de devenir plus merveilleux que les autres. Elle pénétra à pas de loup dans la chambre des jumeaux et les contempla quelques instants dans leur sommeil : leur petite tête blonde dépassait des couvertures et leurs yeux clos témoignaient de leur présence au pays des songes. Plus tard, elle aimerait que ses enfants ressemblent à Sam et David, elle souhaiterait qu'ils soient aussi affecteux et intrépide. A regret, elle s'avança vers eux et les secoua doucement en prononçnt leur prénom. L'un se frotta les yeux alors que l'autre baillait aux corneilles : le réveil semblait difficile. Après avoir ouvert les volets et les avoir salué, Ruthie constata que tous 2, assis dans leur lit respectif, l'observaient avec une attention particulière.
Sam : Dis Ruthie, tu as bien fait un bisou hier soir ?
Ruthie : Oui… Et vous vous êtes empressés de tout raconter aux parents !
David : Pourquoi, il ne fallait pas ?
Ruthie : De toute manière ça n’a pas d’importance, ils l’auraient su à un moment ou à un autre. Et je n’aurais pas voulu leur mentir…
David : Non, mentir, ce n’est pas bien !
Sam : Mais c’était un bisou d’amoureux ?
Ruthie : Cela ne vous regarde pas ! Vous semblez bien curieux tous les 2 !
Sam : Nous, on aime bien Martin mais on croyait qu’il était amoureux de Cécilia.
En entendant ce prénom, l’estomac de l’adolescente se révulsa et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Comment avait-elle pu omettre un détail si important ?
David : On aime bien Cécilia aussi, mais on préfèrerait que ce soit toi qui te maries avec Martin.
Ruthie (un maigre sourire renaissant sur ses lèvres) : Vous êtes gentils les garçons. Mais nous verrons cela plus tard, en attendant vous devriez vous habiller si vous ne voulez pas être en retard à l'église.
Sam : Oh, non ! On aime les sermonts de papa et on ne veut pas en manquer un seul.
Ruthie : Alors hâtez-vous d'enfiler vos costumes!
David (prenant exemple sur sa soeur) : Mais toi aussi tu es encore en pyjama alors dépêche-toi si tu ne veux pas être en retard !
Ruthie (amusée) : Bien sur... Et n'oubliez pas de demander à maman de faire vos noeuds de cravate.
Elle sortit sur ces mots, laissant ses 2 charmants petits frères revêtir leur tenue dominicale.
Revenue dans sa chambre, elle enleva prestement son pyjama et sourit en remarquant les ours aux écharpes bleues qui le décoraient. « Je sors avec un garçon de 18 ans et je porte encore ce type de vêtement en coton pour dormir, c’est vraiment ridicule ! » Après tout, il s’agissait de Martin et il l’avait déjà vue dans des pyjamas bien plus grotesques. Elle reconnaissait en cela l’avantage d’entretenir une relation amoureuse avec celui qui aurait pu être son frère. Mais quel type de pyjama portait Cécilia ? L’adolescente imaginait parfaitement sa rivale dans une nuisette de satin rouge, au décolleté gourmand. Elle se représentait les yeux émoustillés de Martin face à cette silhouette de femme dans une tenue si éloquante. Comment ferait-elle le poids avec son physique de jeune fille et ses ours aux écharpes bleues ? Les larmes aux yeux, elle jeta furieusement son pyjama à travers la pièce et plongea dans son armoire pour en ressortir un débardeur à fines bretelles et un boxer assorti. Avec précaution, elle plaça sous l'oreiller ses 2 vêtements qui ne lui conféreraient certainement pas une allure de femme, mais qui la feraient tout du moins ressembler à autre chose qu'à une gamine niaise.
Son regard se porta brusquement sur le téléphone posé sur son bureau à l’autre bout de la chambre. L’envie de le saisir et d’appeler l’homme de ses rêves afin qu’il lui ôte ses doutes se fit croissante, mais elle parvint tout de même à la réprimer. « Nous sommes un couple et nous devons avoir confiance l’un en l’autre. Si je l’appelle ce matin de part ma jalousie, je risquerais de le faire fuir. Il est vrai que je n’ai pas pensé à lui demander s’il sortait encore avec Cécilia, je ne les ai pas vu ensembles depuis si longtemps que je n’y ai pas songé. Pourtant, Martin semble un garçon bien et je suis certaine qu’il me respecte. Il a dû se séparer de Cécilia depuis quelques temps et si ce n'est pas le cas, je suis certaine qu'il projette de le faire..."
Avec une assurance nouvelle, elle replongea dans son armoire et en sortit un pantalon de tailleur noir ainsi qu'une chemise blanche. Comme la veille, elle prit un soin tout particulier afin de soigner son apparence physique sans pourtant trop en rajouter. Après tout, Martin ne l'en aimerait que plus...
Assise sur le banc du premier rang, la famille Cambden semblait attentive au discours d’Eric. L’ordre hiérarchique était respecté : proche de l’allée se tenait Annie, souriante et fière de son mari, puis Simon le regard droit et assuré, Ruthie les yeux dans le vague et enfin les 2 petits jumeaux aux joues regaillardies par la fraîcheur de l’église. Derrière eux, buvant avec la même dévotion les paroles du pasteur, se dressaient les silhouettes massives de Kevin et Martin, puis le corps fluet de la séduisante Cécilia. Pourtant, malgré les apparences, 2 âmes n’entraient pas en communion avec la globalité religieuse : le beau brun ne cessait de lancer des œillades enflammées à l’élue de son cœur, espérant à chaque instant qu’elle se retourne afin de profiter de nouveau de son doux visage. Les pensées de Ruthie, en revanche, ne paraissaient guère positives. Son esprit tentait de se concentrer sur le discours de son père, mais son cœur tremblant reprenait le dessus en lui rappelant l’air étrange de son bien aimé lorsqu’il avait aperçu Cécilia.
Flash back
Fin Flash back
***
Ainsi les jumeaux avaient-ils vu juste le matin même. Martin n’était toujours pas insensible au charme de la jolie. Et pourtant la jeune Cambden se surprenait à le croire amoureux d’elle : après tout, il lui avait bien avoué qu’il l’aimait. Ces simples termes n’étaient-ils pas plus importants qu’un trouble passager ? Sa raison lui interdisait de s’inquiéter : ce garçon tenait à elle et il ne manquerait pas de le lui prouver. Une faille déchirait cependant son cœur : comment faire le poids quand un homme avait connu une perfection telle que Cécilia ? Jamais elle ne pourrait l’égaler : elle se sentait moins belle, moins raffinée, moins sûre d’elle et n’avait pas la moindre expérience sérieuse d’une relation amoureuse. Mais il l’avait choisie elle, non ?
La fin de la messe avait sonné et quelques paroissiens s’étaient réunis autour du pasteur afin de commenter son discours ou encore pour le féliciter de son élocution si impeccable. Les Cambden préféraient généralement se regrouper à l’écart de cette foule qui voyait en Eric un berger qui les guiderait vers le paradis. Simon riait parfois en considérant que certains se jouaient d’hypocrisie auprès de son père afin d’être bien vus par la communauté. Lorsqu’il se libéra enfin de ses brebis en quête de vérité, le pasteur rejoignit sa famille en compagnie de sa fille, elle aussi membre de l’église.
Eric (soupirant) : Je suis parfois soulagé de me retrouver parmi les miens après avoir été assailli de la sorte.
Lucy (lui tapotant l’épaule) : Et pourtant tu t’en sors à merveille, parfois je me dis que j’aimerais posséder ta patience et ton calme.
Annie : Avec l’expérience, tout cela viendra ma chérie…
Kevin (prenant sa femme dans ses bras) : Je souhaiterais tout de même que tu ne perdes pas ce brin d’impulsivité qui me plaît tant !
Touchée par une si tendre attention, le révèrent Kinkerk déposa un baiser furtif sur les lèvres de l’ancien policier. De leur côté, Ruthie et Martin baissèrent la tête et évitèrent soigneusement de se regarder, sans doute afin de ne pas être tenté de reproduire le même acte. La jeune pasteur fronça les sourcils en notant ce détail qui ne faisait que confirmer ce qu’elle avait vu le matin même : sa petite sœur et le beau ténébreux avaient bien pénétré dans l’église main dans la main. Elle opta pour une discrétion exagérée et changea de sujet afin d’approfondir la question.
Lucy : En tout cas, papa, ton discours d’aujourd’hui soulève de nombreuses interrogations. Je sais que tu tires souvent profit de tes expériences personnelles pour mener à bien ton rôle de pasteur mais cette fois, je me demande où tu as dégotté une telle inspiration.
Ruthie (qui décida de se montrer aussi intéressée que d’habitude même si elle n’avait suivi que la moitié du sermon) : Avec tous les problèmes que nos parents ont rencontré avec Mary, puis avec toi et Simon, je crois comprendre la raison pour laquelle il parlait d’évoluer avec son temps.
Lucy : Tu ne t’oublies pas un peu vite dans cette énumération ?
Ruthie (prenant un air innocent) : Non, je ne leur ai pas encore donné beaucoup de fil à retordre. Je suis un ange tu le sais bien…
Martin se sentit totalement fondre face à cette réplique : l’adolescente avait en partie raison, mais elle était son ange à lui, sa petite amie pure et innocente qu’il fallait préserver. Et il ne faillirait pas dans cette mission, même si l’attirance qu’il éprouvait pour elle s’accroissait depuis la veille jusqu’à devenir ce jour là insupportable. La sentir si loin de lui, alors qu’ils n’étaient séparés que de quelques mètres, lui semblait presque douloureux. Il réprima l’envie de la prendre dans ses bras et sourit nerveusement. « Nouvelle preuve, songea la seconde fille Cambden en notant ce détail. Ruthie est parvenue à ses fins, j’en mettrais ma main à couper ! »
Annie (suivant le fil de la conversation) : Non, ce n’est pas vraiment le cas en ce moment, mais nous faisons avec. Comme ton père le conseille si bien, nous nous adaptons à la situation.
Eric : Et n’oublions pas que les jumeaux grandiront eux aussi et que nous devrons à nouveau changer notre point de vue afin de leur permettre de s’épanouir pleinement.
Annie (l’air étrangement triste) : Mais ils ont encore le temps, ils sont si jeunes… Sam et David seront toujours mes petits.
Simon (prenant brusquement part à la conversation) : Comme Ruthie sera toujours ta dernière fille, celle que tu protégeras et que tu refuseras de voir devenir femme.
Une tension s’installa immédiatement au sein de la famille et le jeune homme comprit qu’il avait mis le doigt sur un sujet épineux. Les yeux de l’adolescente concernée jetaient des éclairs et Martin fut pris d’un besoin terrible de s’éclipser ; il assistait ici à des boutades familiales qu’il n’aurait pas dû connaître en tant que petit ami de Ruthie. Il savait pertinemment qu’Eric et Annie se montreraient particulièrement protecteurs envers leur dernière fille, mais il ne songeait pas que la situation puisse être aussi difficile. Il mesurait à présent l’importance accordée à cette relation par la famille Cambden et décida d’opter pour la discrétion en tirant son âme sœur d’une position désagréable.
Martin : De toute manière, chacun de nous doit tirer des leçons de ses expériences dans la vie et je crois bénéfique l’échange que nous réalisons ici toutes les semaines. Après tout, que serait notre existence si elle n’était guère parsemée de hauts et de bas, de remises en question et de doutes, de changements d’orientation et de choix ?
Eric : Voilà, c’est exactement le message que j’ai voulu faire passer. Nous évoluons dans notre vie grâce à nos enfants qui nous apprennent à changer, à devenir meilleur chaque jour. Même si nous traversons des situations difficiles ou ambigues, nous n’en serons que plus forts et plus proches les uns des autres. Nous…
Mais déjà Ruthie ne l’écoutait plus. Elle s’était ouvertement tournée vers Martin en affichant un regard surpris ; elle avait en effet manqué d’éclater de rire face à sa réplique, elle qui était persuadée qu’il n’avait rien écouté de la matinée... Il avait certainement entendu quelques phrases parmi ses rêveries et était parvenu à reconstruire le puzzle du sermon du révèrent Cambden.
Ils avaient discuté jusqu’à sortir de l’église et l’heure de se disperser semblait venue.
Cécilia : Monsieur et madame Cambden, j’aurais un service à vous demander.
Annie (le plus sérieusement du monde) : Bien sur, nous t’écoutons. Tu sais que nous serons toujours présents pour t’épauler si tu as le moindre souci…
Cécilia (amusée par le ton de la mère de famille) : Non, il n’y a pas le moindre problème, rassurez-vous. Je voulais seulement savoir si je pouvais vous emprunter Simon cet après midi. Je ne comprends pas une notion d’économies et je pense qu’il serait à même de me l’expliquer. Et pour ne pas vous mentir, je le garderai certainement plus longtemps car nous ne nous sommes pas réellement parlés depuis un petit bout de temps et… C’est un ami qui me manque beaucoup.
Les yeux de Ruthie se posèrent instinctivement sur le beau brun ; elle aurait pensé que ce dernier esquisserait une grimace ou qu’il froncerait les sourcils mais il demeura de marbre, comme si cette proposition ne le touchait pas, comme s’il n’avait rien entendu. Jouait-il l’indifférent ou se moquait-il réellement de son ancienne petite amie ? Lucy perçut immédiatement le trouble dans le regard de sa sœur et réagit immédiatement : elle devrait lui parler, la conseiller, lui venir en aide et exécuter son rôle d’aînée.
Lucy : Tant que nous sommes dans les prières, j’aimerai accaparer Ruthie cet après midi.
Ruthie (surprise) : Quoi ? Mais…
Lucy : Aller, soit sympa. Depuis combien de temps n’avons-nous pas eu de discussion de filles ?
Ruthie : Mais pourquoi spécialement cet après-midi ?
Lucy : Et pourquoi pas ?
L’adolescente jeta un regard incrédule à son prince charmant, elle qui rêvait de profiter de cette fin de week-end en sa présence ! Tout aussi déboussolé, le jeune homme se contenta d’émettre une faible moue qui signifiait : « Vas-y, tu n’as pas vraiment le choix ! » Même si sa raison lui ordonnait de demeurer raisonnable, son âme n’en était pas moins torturée et l’idée qu’il pourrait passer la moitié d’une journée sans Ruthie lui parut intolérable.
Annie : Puisque c’est si gentiment demandé, je crois que nous nous passerons de 2 de nos enfants cet après-midi.
Annie : Hâte toi un peu, ta sœur t’attend !
Ruthie : Laisse-moi le temps d’enfiler un manteau et des chaussures !
Lucy : Je t’attends dans la voiture.
Ruthie (répétant, incrédule) : La voiture ?
Lucy : Qu’est ce qui te fait rire ?
Ruthie (presque indignée) : Tu remarques vraiment tout toi !
Lucy (amusée) : Oh, si tu savais…
Ruthie : Au fait où allons-nous ?
Lucy : C’est une surprise !
Ruthie : Tant que tu ne m’emmènes pas sur la promenade où nous risquerions de croiser Cécilia et Simon.
Lucy : Je croyais qu’ils devaient travailler…
Ruthie : Et je te pensais moins naïve…
Lucy : Eh ! Qu’est ce qui me vaut tous ces sarcasmes ?
Ruthie : Tu m’as obligée à passer mon après-midi avec toi sans me demander mon avis ! J’avais peut être autre chose de prévu !
Lucy (désolée de sa maladresse) : C’était le cas ?
Ruthie : Non pas vraiment, mais…
Ruthie (ravie) : Une fête foraine !
Lucy : J’ai songé que t’emmener ici cet après midi ferait de moi la meilleure des aînées. Lorsque tu étais petite, tu vénérais l’ambiance des fêtes foraines. Tu as même émis un jour l’idée de devenir trapéziste ou dresseuse d’animaux sauvages. (l’adolescente grimaça : comment des pensées si saugrenues avaient-elles pu lui traverser l’esprit ?) Peut être cela justifie-t-il le fait que nous ne soyons jamais retournés dans ce genre d’endroit depuis…
Ruthie : Sans doute…
Ruthie (grimaçant) : J’aurais vraiment raté ma vocation en passant ma vie dans ce genre de tenue.
Ruthie : Allez, avoue que tu ne m’as pas emmenée dans cette fête uniquement dans l’espoir de passer un agréable moment en ma compagnie.
Lucy : Qu’est ce que tu vas t’imaginer ? (incapable de soutenir plus longtemps le regard de sa sœur, elle préféra capituler) D’accord, je le reconnais ! On aurait pu nous entendre sur la promenade ou dans un endroit plus calme. Avec l’agitation qui règne ici, personne ne nous prête la moindre attention et nous pouvons discuter sans la moindre retenue alors j’espérais que tu te livrerais à moi…
Ruthie (malicieusement) : Je me disais bien que toute cette générosité relevait d’un plan machiavélique …
Lucy : Il y a donc un fait nouveau dans ta vie…
Ruthie (se prenant au jeu) : Je ne parlerai qu’en la présence d’une barbe à papa.
Lucy (cédant) : Si tu y tiens…
Lucy : Maintenant que j’ai cédé à ton caprice, tu pourrais peut être m’apprendre ce qui te rend si heureuse parfois, si pensive quelques secondes plus tard.
Ruthie (avec une touche d’humour) : La barbe à papa !
Lucy : Je ne plaisante pas ! Il me semble t’avoir vu main dans la main avec Martin ce matin. Vous paraissiez de plus tous les 2 sur un petit nuage durant le sermon de papa et je suis d’ailleurs persuadée que vous n’en avez pas retenu une miette. Ensuite, vous vous échangiez des sourires ou des clins d’œil dès que la possibilité se présentait. Pour finir, une tension s’est rapidement installée entre vous lorsque nous avons évoqué le fait que nos parents te considèrent encore comme une enfant. Tu n’as toujours rien à me dire ?
Ruthie (grimaçant) : As-tu vraiment noté tout cela en seulement quelques heures ?
Lucy (satisfaite que sa petite sœur reconnaisse ses talents) : Bien sûr, alors ?
Ruthie : Pourquoi t’annoncer ce que tu sais déjà ?
Lucy : Parce que je veux que ta propre voix me l’apprenne avant de te sauter dans les bras !
Ruthie (cédant finalement) : D’accord… Martin et moi formons un couple.
Lucy (reprenant son calme) : Et cela dure depuis combien de temps ?
Ruthie : Hier soir mais tout le monde est déjà au courant, enfin presque, il ne manque plus que Simon…
Lucy (plissant le nez d’un air douteux) : Il vaudrait mieux que tu lui dises plutôt qu’il ne l’apprenne d’une autre personne. Toi et lui avez partagé la même chambre durant un certain temps et un lien très fort semble vous unir. Je ne doute pas qu’il sera le plus difficile à convaincre car même si tu ne le vois pas, il prend très à cœur son rôle de grand frère.
Ruthie : Je sais, mais si papa et maman ont accepté cette situation, il devra suivre leur exemple.
Lucy : Tu as entièrement raison. Mais assez parlé d’ennuis, je veux tous les détails de votre soirée…
L’adolescente poussa un soupir d’ennui avant d’entamer sa narration.
Un quart d’heure plus tard, Ruthie achevait son récit.
Lucy : Et c’est tout ?
Ruthie : Bien sur que c’est tout ! Il ne s’est même pas déroulé 24 heures depuis que nous nous sommes avoués nos sentiments !
Lucy : Oui, c’est vrai. Et puis tu es jeune, tu ne dois pas brûler les étapes même si je pense que vous avez été un peu vite : le stade de la déclaration, celui du baiser et celui du premier « je t’aime » ont été passés en moins d’une journée.
Ruthie : Et alors ? Nous nous connaissons si bien, nous n’avons presque plus rien à apprendre l’un de l’autre !
Lucy : On a toujours à apprendre sur son prochain !
Ruthie (brusquement mélancolique) : C’est vrai…
Lucy (douce et soucieuse) : Ce n’est pas la première fois que je vois ton sourire s’évanouir aussi vite qu’il était apparu. Déjà ce matin, un sujet semblait te tracasser et je pense que Martin n’y est pas étranger, je me trompe ? (l’adolescente nia d’un faible mouvement de tête) Tu veux m’en parler ?
Ruthie : Après tout, puisque tu es ma grande sœur et fine connaisseuse dans ce domaine, tu pourras sans doute m’aider. (elle prit une inspiration afin de peser ses mots mais ses bonnes résolutions s’envolèrent brusquement) C’est Cécilia…
Lucy (surprise) : Que vient-elle faire entre Martin et toi ?
Ruthie : Rien, je sais qu’ils ne sont plus ensembles et qu’il n’éprouve plus rien pour elle mais… (elle prit conscience que ses paroles sembleraient ridicules et préféra se taire)
Lucy (l’encourageant à continuer) : Mais ?
Ruthie : Je ne peux m’empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Je sais que c’est mal et que je dois lui faire confiance…
Lucy (comprenant le fond du problème) : Et si c’était à toi que tu faisais confiance…
Ruthie (surprise) : Comment as-tu deviné ? Aurais-tu un sixième sens ?
Lucy : Non, pas vraiment mais je crois percevoir les sentiments et le malaise de ma petite sœur…
Ruthie (déversant finalement le contenu de son cœur) : Elle est si parfaite ! Fine, drôle, intelligente, raffinée. Elle est plus âgée et possède forcément plus d’expérience !
Lucy : C’est donc cela qui te chagrine ? L’expérience ?
Ruthie : Oui ! Enfin non, c’est un ensemble. Je ne vois vraiment pas comment Martin pourrait être attirée par une fille comme moi après avoir vécu une idylle avec une femme telle qu’elle ! J’ai l’air d’une gourde ou d’une gamine à côté d’elle. En plus ils ont certainement déjà partagé des moments intimes alors que moi…
Lucy (la coupant, affolée) : Je t’arrête tout de suite, tu n’as que 16 ans ! Il sait que tu n’as pas d’expérience mais cela n’a pas d’importance, c’est toi qu’il a choisi !
Ruthie : Ca n’empêche qu’elle est parfaite et que je ne me sens vraiment pas à la hauteur !
Lucy : Dans ce cas, je ne peux rien pour toi…
Ruthie : Quoi ???
Lucy : C’est à lui de te dire qu’il t’aime comme tu es, qu’il t’a choisi pour ce que tu es et non pas pour ce qu’il voudrait que tu sois. C’est à lui de te rassurer, de t’ôter ces craintes qui pourront dans l’avenir te gâcher la vie. C’est à lui que tu dois parler de tout cela. Si tu lui fais confiance, ouvre lui ton cœur.
Ruthie (hésitant) : Je ne sais pas…
Lucy : La confiance est le ciment d’un couple, je croyais te l’avoir déjà dit.
Ruthie (au bord des larmes) : Tu as raison, je le sais bien mais… Ce que tu me demandes est si difficile à mettre en place, j’ignore comment aborder ce sujet et puis… Si ça se trouve, mes craintes se seront envolées dans quelques jours.
Lucy (haussant les épaules) : Si tu le dis. Mais si le doute persiste, pense à appliquer mon conseil et parle lui.
Ruthie : Merci, tu es vraiment la meilleure des grandes sœurs !
Lucy : Je désespérais d’entendre ces mots dans ta bouche ! (elle lui lança à son tour un regard malicieux) Mais si je t’ai amenée ici, c’est aussi pour te parler de moi…
Lucy (imitant l’adolescente un moment auparavant) : Je ne parlerai que sur une grande roue !
Ruthie : Ce que tu ne me feras pas réaliser, je te jure ! Je suis censée être la plus jeune et c’est toi qui te comportes comme une enfant !
Lucy : Il le faut bien de temps en temps, mais c’est ainsi que tu m’aimes, non ?
Ruthie (émerveillée) : C’est haut !
Lucy (une boule dans la gorge) : Oui…
Ruthie : Tu es vraiment certaine de souhaiter monter là dedans ?
Lucy : Pas vraiment mais au moins, une fois là haut, je serais certaine que personne n’entendra notre conversation.
Ruthie (taquine) : Sauf si le vertige te paralyse… Je t’imagine déjà fermant les yeux et me suppliant de descendre avant de m’apprendre quoi que ce soit !
Lucy (entêtée) : Non, hors de question. Je veux monter pour te dire ce que j’ai à te dire ! (elle se tourna finalement vers l’homme affreusement déguisé qui les observait de l’autre côté du comptoir) 2 tickets s’il vous plait !
Vendeur : Puisque vous êtes si jolies, je vous fais une fleur : un baiser de l’une de vous et je vous offre ce tour de manège !
Lucy (indignée et levant ostensiblement son annulaire gauche) : Je suis mariée !
Vendeur (amusé et conservant le même sourire niais) : Dans ce cas votre petite sœur !
Lucy (se plaçant devant la jolie brune en signe de protection) : Non mais vous êtes malade ! Elle est mineure, c’est encore une adolescente et… (à cours d’arguments, elle bomba le torse, posta les poings sur ses hanches et pinça les lèvres. Ses yeux lancèrent des éclairs et elle semblait se tenir prête à l’attaque. Ruthie dut se contenir afin de ne pas éclater de rire) Et… Et son petit ami risquerait de venir vous botter les fesses !
Vendeur : Bien, si vous insistez, cela vous fera 4 dollars !
Lucy (en montant dans l’une d’entre elle) : Quelle folie vient de me saisir !
Ruthie (les larmes aux yeux sous l’effet du rire) : Maintenant que tu es montée, tu ne peux plus reculer !
Lucy (les yeux exorbités) : C’est haut, c’est trop haut !
Ruthie (amusée) : C’est toi qui l’as voulu ! Alors, qu’avais-tu à m’apprendre ?
Lucy (blême) : Tu avais peut être raison, je vais te supplier de descendre avant de parler…
Ruthie : Hors de question !
Lucy : D’accord… Tu te souviens, lors de ta rupture avec Vincent, je ne pouvais pas venir te chercher parce que je me sentais mal en point. (l’adolescente acquiesça d’un hochement de tête) Et bien j’ai fait un test de grossesse ce matin et il est… Positif…
Ruthie (sautant au cou de sa sœur) : Waouh, mais c’est génial !
Lucy : Cesse de remuer ainsi, tu fais tanguer la nacelle !
Ruthie : Oh oui, pardon, je ne dois pas contrarier la future maman…
Lucy : Je voulais que tu sois la première à le savoir, après Kévin bien sûr, mais j’avais envie de partager ce moment avec toi.
Ruthie (touchée) : C’est gentil.
Lucy : Je souhaiterais cependant que tu n’en parles à personne, je dois me rendre à l’hôpital demain pour confirmer ce test. Je ne serais certaine que lorsque la prise de sang me déclarera positive. Je ne voudrais pas procurer de fausse joie aux parents alors si tu pouvais conserver le secret...
Ruthie : Bien sûr. (la grande roue s’actionna de nouveau et le pasteur eût un haut le cœur épouvantable) En tout cas, ça me fait plaisir que tu aies tenu à me l’annoncer en personne… A plus de 10 mètres de hauteur !
Lucy : Je crois qu’on devrait descendre à présent, un tour, ça me suffit amplement !
Annie (curieuse) : Alors, comment s’est déroulée cette après midi entre filles ?
Ruthie : Plutôt pas mal et je pense que nous devrions renouveler ce genre d’expérience. Je ne me souvenais plus à quel point avoir une grande sœur sur laquelle on peut compter était agréable.
Annie : N’exagère pas, tu peux voir Lucy quand l’envie t’en prend.
Ruthie : Oui, mais ce n’est pas pareil, elle a fondé une famille, possède son chez elle et je ne peux pas débarquer à n’importe quel moment.
Lucy (refermant la porte derrière elle) : Mais tu peux toujours m’appeler si tu as besoin de te confier.
Annie (confuse) : Désolée ma chérie, je ne t’avais pas vue entrer (elle embrassa les 2 joues de sa seconde fille) Au fait, Kévin a appelé peut avant votre retour : il emmène Savannah à un dîner organisé par le club des mères je ne sais plus quoi. Il a précisé que tu étais la bienvenue si tu souhaitais les rejoindre.
Lucy (grimaçant en secouant la tête) : Non, je n’ai pas la moindre envie de passer ma soirée en discussions stupides ! Connaître le nombre de fois que telle mère a changé son enfant durant la journée ne m’intéresse absolument pas ! J’ai passé une excellente après midi et je ne voudrais pas qu’elle soit gâchée par des futilités !
Annie : Dans ce cas, j’ai eu raison de dire à Kévin que tu dînerais à la maison et de demander aux jumeaux de rajouter un couvert sur la table !
Lucy : Merci maman, tu es vraiment la meilleure ! Tu as besoin d’aide pour préparer le repas ?
Ruthie (s’éclipsant) : Je monte préparer mes affaires pour demain…
Martin (rayonnant) : Tu disposes de deux minutes pour ton petit ami ?
Ruthie (les yeux pétillants) : Bien sur !